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mardi 6 décembre 2011

Voyager 1 et 2 ouvrent les yeux sur la Galaxie

Lancées en 1977, les sondes américaines ont détecté une importante lumière ultraviolette. 

Positions des sondes Voyager 1et 2Voyager 1
S'il y avait un prix Nobel pour les sondes spatiales, il reviendrait sans conteste à Voyager 1 et 2 qui ont révolutionné notre connaissance des planètes et qui continuent à faire des découvertes presque trente-cinq ans après leur lancement», s'enthousiasme Rosine Lallement, astronome à l'Observatoire de Paris. Les deux engins ont été lancés par la Nasa en 1977 à la découverte des planètes géantes, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Ils ont depuis longtemps dépassé les planètes les plus lointaines et foncent à plus de 55.000 km/h vers la sortie du système solaire. Dans quelques mois ou dans quelques années, ils devraient franchir une frontière appelée héliopause et sortiront de la zone d'influence du Soleil pour se retrouver dans l'espace intersidéral dans lequel baignent les étoiles.


Un travail long et complexe
Tirant partie de cet éloignement extrême -Voyager 1 est à 17,9 milliards de kilomètres du Soleil-, Rosine Lallement a réussi l'exploit d'observer avec les deux sondes des rayonnements lointains normalement invisibles depuis la Terre. Il s'agit de lumières ultraviolettes émises par des zones de formations d'étoiles dans notre Galaxie, la Voie lactée. 


Ces signaux galactiques sont normalement invisibles dans le système solaire car ils sont cachés par un bruit de fond provoqué par l'influence du Soleil. C'est d'ailleurs cette lumière «locale» que l'astronome française étudie d'habitude avec les instruments des deux Voyager. Ce rayonnement ultraviolet est en effet la signature caractéristique des rares atomes d'hydrogène perdus dans les confins du système solaire qu'elle cherche à étudier. 


Cette lueur de l'hydrogène «excité» par l'énergie du Soleil est normalement uniforme, et donc détectée dans toutes les régions du ciel. Mais Rosine Lallement s'est aperçue en dépouillant les données renvoyées par les Voyager qu'il semblait y avoir des petits pics dans des directions particulières. Après un long et complexe travail de traitement des données, elle a pu vérifier qu'il ne s'agissait pas de variations aléatoires, mais bien de signaux émis par des régions de la Galaxie qui ressortaient enfin du bruit de fond. 


Ce signal ultraviolet, appelé par les physiciens «raie lyman-alpha», est fondamental en astronomie, car il permet notamment de repérer les nuages d'hydrogène dans les régions où se forment les étoiles. Or, s'il est invisible dans notre propre Voie lactée, il est en revanche facile à observer dans les galaxies les plus lointaines, celles qui s'éloignent le plus vite de nous et dont la lumière ultraviolette est décalée par effet Doppler à d'autres longueurs d'ondes qui ne sont pas occultées par la pollution solaire. 


Les observations de Rosine Lallement dans notre Voie lactée, une région très bien connue, devraient ainsi être particulièrement utiles pour mieux comprendre les mécanismes en jeu dans les galaxies lointaines. 


Même si la distance rend les opérations des sondes de plus en plus compliquées (un signal radio met presque 17 heures à la vitesse de la lumière pour atteindre Voyager 1), la Nasa estime qu'elles devraient avoir assez d'énergie pour fonctionner jusqu'en 2020.


Source: lefigaro.fr


La planète Kepler 22b une cousine de la Terre à 600 années-lumière du Soleil

Les conditions de températures et de pression à la surface de Kepler 22b pourraient être compatibles avec l'existence d'eau liquide. Ce qui porte le nombre d'exoplanètes potentiellement habitables à trois.


Vue d'artiste de la planète Kepler 22b. (crédits photo : Nasa)
La moisson des instruments «chasseurs» de planètes est chaque jour plus impressionnante. Lundi, la Nasa a ainsi dévoilé une liste de 1094 exoplanètes potentielles trouvées par son satellite Kepler. Une grande partie viendront sans nul doute grossir les rangs des 708 planètes extra-solaires déjà recensées depuis le début des années 90. Plus enthousiasmant, les chercheurs américains ont confirmé à cette occasion l'existence d'une petite cousine de la Terre, Kepler 22b, à 600 années-lumière du Soleil. La nouvelle venue avait été détectée en 2009. Comme la grande majorité des exoplanètes, elle était masquée par l'éclat de son étoile et ne pouvait pas être observée directement. Sa présence a toutefois été trahie par les subtils changements de luminosité qu'elle provoque chez son étoile lorsqu'elle lui tourne autour. La Nasa a observé trois passages de Kepler 22b devant son étoile avant de rendre son existence officielle. Ci-dessous une vue d'artiste de l'occultation. Dans la réalité, la planète est bien sûr invisible à l'oeil nu. Les chercheurs déduisent son existence de la courbe de lumière qu'ils mesurent.


Malheureusement, cette méthode indirecte de détection ne permet pas de glaner beaucoup de renseignements. On ne sait pas, par exemple, si la planète a un cœur rocheux, une atmosphère, ou n'est composé que de gaz. Tout ce que l'on sait de Kepler 22b, c'est qu'elle est 2,4 fois plus grosse que la Terre - et presque 10 fois plus massive, tourne en 290 jours autour d'une étoile similaire à notre Soleil et se situe dans une orbite compatible avec la présence d'eau liquide à sa surface. Ce dernier point est fondamental. Cela veut en effet dire qu'elle est située ni trop loin, ni trop près de son étoile pour que la température à sa surface, grossièrement estimée à 22°C par la Nasa, soit favorable à l'existence ou l'apparition de la vie. plus certaines autres conditions, notamment leur masse, les astrophysiciens qualifient ces astres de «potentiellement habitables». Ci-dessous, en vert, la zone habitable pour différents types d'étoiles (la bleue est la plus chaude, la rouge la plus froide, la jaune est semblable au Soleil) :

Bien que rien ne permette d'assurer pour l'instant que l'eau ruisselle à la surface de Kepler 22b comme le suggère la vue d'artiste présentée par la Nasa, la planète a obtenu in extremis ce statut qui la rend très spéciale. Elle n'est que la troisième exoplanète après Gliese 581d et HD 85512b, respectivement découvertes en 2007 et 2011 par le système européen Harps situé au Chili, à obtenir ce statut très convoité. Et encore, Gliese ne l'a obtenu que très récemment.

Pour l'instant, Kepler 22b est une petite pépite dans le foisonnement des exoplanètes identifiées. Elle devrait attirer l'attention des chercheurs dans les années à venir. Les planètes similaires pourraient toutefois s'avérer bien plus nombreuses. La Nasa a d'ores et déjà annoncé que sa liste de 1094 candidates s'allongerait bientôt de plus de 1200 unités ! Dans cette abondance, 14 sont déjà candidates au titre de «potentiellement habitable». La Terre devrait probablement se trouver d'autres cousines. Et pourquoi pas une sœur jumelle ? 

Source: lefigaro.fr